80 km par 30… Unguja, l’île principale de l’archipel de Zanzibar, s’ancre dans le bleu de l’océan indien, à quelques encâblures des côtes de la Tanzanie, dont elle dépend. Et d’où sort-il, son drôle de nom qui nous fait tant rêver? De Zengi Bar, la côte des Noirs en arabe. Les marins de la péninsule arabique atteignirent en effet les rivages de l’archipel, alors territoire des Bantous, il y a presque 2000 ans.
Un jardin manucuré au bord du lagon, de spacieuses villas aux toits de palmes, des parasols alignés sur le sable : bienvenue au Lookéa Kiwengwa Beach Resort, sur la côte nord-est de l’île. Dans cet hôtel-club à taille humaine, l’équipe est aux petits soins pour organiser cours de gym aquatique, apéro-buffets sur la plage ou balades dans l’île. Un des meilleurs rapports qualité-prix de Zanzibar en « all-inclusive ».
Là, on est sur le bateau du Sunshine Marine Lodge, qui propose des plongées bouteille ou snorkeling au départ de Matemwe. Et ce que vous voyez au large, c’est l’atoll protégé de Mnemba. Dans 10 minutes, on enfile palmes, masque, tuba et on pique une tête dans le bleu. Sous l’eau, dans un jardin de corail, flânent des perroquets, des anges, des papillons, des trompettes, des hippocampes…
Il a plu cette nuit sur la plage de Kiwengwa et au petit matin, le soleil a dû mal à poindre entre les nuages. Mais l’air est doux, la plage est déserte, la mer est basse et les pêcheuses à pied sont déjà à l’ouvrage. Seau à la main, elles arpentent le rivage à la recherche de petits coquillages. Moi je suis à la pêche aux images…
Les Sultans d’Oman avaient fait de l’archipel de Zanzibar un jardin d’épices et exportaient le clou de girofle à prix d’or des cours royales d’Europe aux palais de Chine. La Ferme de Kizimbani propose encore aujourd’hui un parcours pédagogique entre les grands girofliers, les lianes des poivriers, les canneliers à l’écorce précieuse. Mais la culture de l’or vert, devenue monopole gouvernemental, a chuté depuis l’indépendance, en 1964.
Unique vestige de la forêt primaire de l’archipel, le parc de Jozani abrite une colonie de colobes à dos roux, une espèce menacée d’extinction ailleurs. La réserve fait 50 km2. Au fil des sentiers balisés, les visiteurs observent aisément les moeurs de ces primates, qui sont étonnamment sociables. Grands et petits sautent d’arbre en arbre, s’épouillent, se chamaillent, grignotent baies et fruits…
Il faut déambuler à pied dans la vieille ville de Stonetown pour rejoindre l’ancien marché aux esclaves, qui jouxte l’église anglicane et le minaret de la mosquée. Là, un mémorial et un petit musée témoignent de l’histoire de la traite des Noirs par les marchands omanais.
Classée au patrimoine mondial de l’Unesco en 2000, Stonetown, la vieille ville de Zanzibar City, est un labyrinthe de places et de ruelles étroites, où l’on remonte le fil du temps. La restauration avance lentement et elle coûte cher. Entre les anciens palais, gardés par des portes en bois sculptées et parfois reconvertis en B&B historiques, les maisons souffrent du climat chaud et humide, du manque de moyens, de la démographie galopante.
Tout le jour, les ruelles étroites de Stonetown vibrent au rythme des piétons, des vélos, des charrettes à bras chargées de fruits ou de légumes. Le soir, la paix revient. Les microscopiques boutiques ferment leurs portes. Les habitants sortent pour profiter de la fraîcheur de la nuit. Tandis que les grands discutent, que les enfants jouent, les amoureux se retrouvent aux jardins de Forodhani, sur les quais du port.
A la nuit tombée, le spectacle débute dans les ruines du palais Mtoni, construit pour le sultan Sayyid Said en 1828. Comme autrefois à la cour, les invités s’installent sur des poufs jetés au sol, autour des tables éclairées aux bougies. Les costumes chatoient. L’orchestre de musique traditionnelle mêle rumbas et notes orientales. Il accompagne les chants taarab, qui parlent d’amour et le tournoiement des danseurs de dikr, une transe rituelle héritée du très ancien soufisme zanzibarite.
Un hôtel-club à taille humaine, au bord de la longue plage de Kiwengwa, sur la côte nord-est de Zanzibar. Sur place, piscines, restaurants et excursions à la carte dans l’île.
Un hôtel de charme aux chambres à l’esprit zanzibarite, avec balcon côté jardin ou côté mer, à Matemwe, face à l’atoll de Memba. Centre de plongée sur place.
Un mini-restaurant perché sur un rocher au milieu du lagon, à 50 mètres de la plage de Michamvi Pingwe. Spécialités de poissons et fruits de mer grillés ou en carpaccio.
Cette vieille maison de Stone Town propose des épices et de l’artisanat local. On trouve aussi des clous de girofle au marché de la ville, haut en couleurs.