Cet automne, j’ai redécouvert avec plaisir les collections du Petit Palais à Paris sous le regard de l’artiste et historienne de l’art Laurence Aëgerter. La proposition de cette exposition, intitulée “Ici mieux qu’en face” : inventer des correspondances visuelles, des vis à vis stimulants entre les oeuvres. Un constat : nombre des tableaux choisis ont été peints à Paris au XIXe siècle, mais ils ne nous racontent pas la ville ni l’époque de la même façon. D’un côté, défilent des scènes populaires – un jour de marché aux Halles de Paris, la vie de misère des saltimbanques dans un cirque, une scène de barricade pendant les Trois Glorieuses, une famille, mère et enfants, vivant à même trottoir. De l’autre, s’affichent des portraits en pied de personnages issus de la grande bourgeoisie française : Mademoiselle Meuriot sur son poney, par Georges Clairin, La femme aux gants, dite la Parisienne, par Charles-Alexandre Giron, Mr et Mme Mosselman & leurs filles par Alfred de Dreux… Sous les ors du Petit Palais, j’ai vu passer la foule et l’individu. La misère et l’aisance. Les loques et les dentelles. L’éternelle injustice sociale.
Entrée gratuite jusqu’au 17 janvier 2021. https://www.petitpalais.paris.fr/
Les Saltimbanques, par Fernand Pelez (1888)
Mademoiselle Meuriot sur son poney, par Georges Clairin