L'Ouzbekistan

Au fil de la soie

Voyage Grand format

AU COEUR DES STEPPES D’ASIE CENTRALE, SUIVEZ LA PISTE DES MYTHIQUES CITÉS CARAVANIÈRES DE SAMARCANDE, BOUKHARA, KHIVA…

Dans la lumière ambrée du soir, de jeunes bergers rassemblent leur troupeau de moutons. Sous l’herbe drue du plateau, affleurent les ruines de la puissante muraille en pisé qui entourait l’ancienne Samarcande. Rasée par les armées de Gengis Khan au XIIe siècle, la cité millénaire a repoussé au pied de la colline. Elle dessine un enchevêtrement de ruelles ocres, qu’illumine le bleu intense des mosquées, des palais, des médersas. Au loin, les cimes enneigées des monts Altaï barrent l’horizon.

Dans le lointain pays d’Ouzbékistan, à la croisée des anciennes routes caravanières entre l’Orient et l’Occident, l’histoire se déroule, telle un fil de soie, pour tisser le plus beau des voyages… Voilà maintenant un quart de siècle, l’ex-république soviétique proclamait son indépendance. Un million de voyageurs, dont nombre de Français, partent désormais chaque année à sa découverte. A 7 heures de vol de Paris, Tachkent, la capitale, les propulsent dans l’ère post-communiste.

PARTIR EN OUZBEKISTAN

Avec Terre Istan, spécialiste du voyage sur mesure en Asie centrale, qui propose plusieurs circuits accompagnés par un guide local francophone en Ouzbékistan.

L’Uzbekistan Hotel, symbole de la période soviétique à Tachkent.

Folle ambiance autour du Monument de l’Indépendance.

Sur la place Amir Timour, parade la statue équestre du héros national Tamerlan. Jeans et blousons noirs, des groupes d’adolescents arpentent l’avenue Saïelgok. Ce « Broadway » local mène tout droit à la place de l’Indépendance. Là, sur une vaste esplanade quadrillée de policiers en uniformes kaki, près de l’imposant palais présidentiel, se dresse un globe terrestre doré immortalisant les frontières de l’Ouzbékistan. « Depuis l’indépendance, raconte notre guide Doniyor, notre pays s’emploie à reconstruire son identité nationale. Il y a eu des années douloureuses pour la population, mais grâce aux richesses minières, notamment le gaz naturel, l’économie se redresse…». Pour humer un air moins officiel, il faut sauter dans le métro – dallé de marbre et éclairé de lustres – et rejoindre le populaire bazar Chor Su. Pains au sésame, fruits secs, cornichons à l’aigre-doux, pyramides de carottes râpées, stands de chachliks (brochettes grillées) : derrière les étals, les matrones en fichus bariolés sourient de toutes leurs dents en or. 

Pascale Desclos journaliste portrait

Le mot de Pascale

"Si vous partez en Ouzbekistan, optez pour la formule en voiture avec chauffeur et guide francophone, qui laisse une vraie souplesse et permet de bien comprendre le pays et son histoire. Un guide au top : Doniyor Adbdurazakov. Contactez-le de ma part, sur le site de guides indépendants So Guide."

« En arborer est un signe de richesse, reprend Doniyor. A raison de 3 grammes d’or par dent, c’est aussi un investissement ! » Le vieux Tachkent, au nord, est le quartier le moins «soviétisé» de la ville. C’est ici, à l’abri de la médersa Moi Moubarak, que repose le plus ancien coran connu au monde. Ecrit au noir de fumée sur des peaux de gazelle, il date du VIIe siècle. La légende raconte que son auteur, le calife Osman, le lisait quand il fut assassiné et laissa sur les pages des gouttes de son sang…

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Ouzbekistan - Mausolées et mosaïques au cimetière Chahi-Zinda (XIIIe siècle) de Samarcande

Vestige du Samarcande médiéval, le cimetière Chahi-Zinda abrite de somptueux mausolées islamiques, ornés de mosaïques.

C’est en train que se poursuit le voyage vers Samarcande. Ecran télé, samovar et verres à thé: le service à bord est dépaysant. Ce jour de mars, des familles de citadins s’entassent dans les compartiments. Comme Chokir, cameraman à Tachkent, beaucoup rejoignent leur village natal pour fêter Navrouz, le nouvel an ouzbèke. A l’arrivée, 4 heures plus tard, le soleil brille. Infatigable, Doniyor replonge déjà dans l’histoire. « L’âge d’or de Samarcande commence au XIVe siècle, sous le règne de TamerlanNé dans les steppes d’Asie centrale, ce chef de clan nomade n’a pas seulement conquis l’ancien pays de Transoxiane. Il s’est taillé un empire allant de la mer Noire à la Chine, de la Mongolie à l’Inde. Il avait coutume de faire empaler par centaines tous ceux qui lui résistaient…» Grâce aux butins rapportés de ses campagnes, Tamerlan a aussi fait de Samarcande la « perle de l’Orient ». Au cœur de la cité historique, la place du Reghistan a été restaurée dans sa splendeur passée.

Encadrée de trois medersas monumentales, aux façades et aux coupoles tapissées de mosaïques éclatantes, elle est le plus bel hommage à l’islam dans le monde. Ici, au Moyen Age, on a enseigné le Coran, mais aussi les mathématiques, l’astronomie, l’architecture, la médecine, le droit. Sur un portail ouvragé, un motif représente un tigre courant après une biche – une métaphore pour l’étudiant assoiffé de savoir… Mais le Reghistan n’est qu’un des trésors de la ville. « Sur les 5000 sites archéologiques répertoriés dans les environs, explique B. Ergashevich, le directeur de l’Institut d’archéologie, seuls 2% ont été fouillés ». Dans la salle voisine, sur une longue table à treteaux, deux chercheurs sont penchés sur un puzzle du XIIe siècle: fragment par fragment, avec une patience infinie, ils reconstituent la Fresque de l’Archer, retrouvée dans un ancien pavillon royal. On y devine un homme pieds nus, des chiens de chasse, des oiseaux dans un décor floral…

Le nouveau livre de

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Le minaret tronqué de Boukhara

Le sim sim, pain traditionnel ouzbèk.

Porter des dents en or, un signe de richesse.

Ouzbekistan - Partie de Kupkari au village de Chirakchi

A l’occasion de Navrouz, le nouvel an ouzbèk, les hommes du village de Chirakchi disputent une partie de bouzkachi à la mode locale.

A 100 km au sud, au pied des montagnes enneigées, le village de Chirakchi est en fête. Dans les cours des maisons en pisé, le soumalak, la purée de blé germé que l’on prépare pour le Nouvel An, mijote dans de grosses marmites. Sur le stade, sonorisé par des haut-parleurs grésillants, le maire fait un discours, les danses s’enchaînent. Chacun a revêtu ses plus beaux habits : jupes superposées et foulards bariolés pour les femmes ; toques d’astrakan et manteaux matelassés pour les hommes. Voilées de dentelles, les jeunes mariées de l’année viennent faire le salut aux villageois. Dans les collines, une partie de koupkaris’engage. Le koupkari ? Ce jeu très ancien, évoque le temps où les loups attaquaient les troupeaux, dans la steppe. Montés sur des chevaux, les participants doivent attraper puis traîner sur une certaine distance un veau, sacrifié pour l’occasion. Les paris vont bon train !

Filant à travers la steppe, la route de la soie était autrefois ponctuée de caravansérails, où marchands et chameaux trouvaient refuge. Aujourd’hui, les voitures roulent au gaz sur l’asphalte flambant neuf. Mais dans les « routiers » locaux, on savoure encore des brochettes assis en tailleur sur le traditionnel chakpoi (lit-table en bois). Escale à Boukhara. Au pied de la citadelle, la mosquée Bolo Haouz mire ses colonnes en bois sculpté dans l’eau d’un bassin. Et dans les échoppes du bazar médiéval, derrière les portes en ogive, on chine tissus brodés de soie, épices odorantes, théières peintes et chapkas en astrakan. Tout au bout du voyage, au-delà du fleuve Amou-Darya, la belle Khiva se blottit à l’abri de ses  murailles de pisé. Dans ses ateliers, résonne encore le cliquetis des métiers à tisser. Rouge, ocre, indigo, les tapis de soie racontent en couleurs la très vieille histoire de l’Ouzbékistan…

PARTIR EN OUZBEKISTAN

Avec Terre Istan, spécialiste du voyage sur mesure en Asie centrale, qui propose plusieurs circuits accompagnés par un guide local francophone en Ouzbékistan.

Renseignements et formalités. Ambassade d’Ouzbekistan, 22 rue d’Aguesseau, 75008 Paris. Visa obligatoire à partir de 70 € pour 15 j.. Monnaie : le Som (1 € = 2400 Som).

Bonnes étapes.

A Tachkent, le post-soviétique Uzbekistan Hotel, au cœur de la capitale, sur la place Tamerlan.

A Samarcande, le Konstantin, un hôtel de style moderne ouzbèke, étonnamment dédié à Marylin Monroe…

A Boukhara, le Sasha & Son, une pittoresque demeure médiévale, aux chambres décorées de plafonds sculptés et peints.

A Khiva, le magique Orient Star Khiva, une madrasa du XIXe siècle transformée en hôtel de charme.

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