Les fuseaux horaires

L’icône

Time zones.

Vous les avez certainement déjà vues, ces horloges placées côte à côte dans les aéroports ou les halls d’hôtels, qui indiquent l’heure locale à Paris, à New York… ou à Tombouctou. Et comme tout voyageur au long cours, vous avez déjà pratiqué la petite gymnastique du changement d’heure locale. Concrètement, le monde est divisé en 24 fuseaux horaires de taille semblable, établis selon les lignes de longitude, soit la distance à l’est ou à l’ouest du premier méridien, qui correspond à zéro degré de longitude. Si on connait le fuseau horaire, on peut déterminer l’heure locale à n’importe quel endroit de la Planète. Aujourd’hui, nos téléphones portables et nos ordinateurs font même directement le calcul pour nous!

Mais savez-vous vraiment comment on a réussi à définir le principe des fuseaux horaires? 

Pythagore le premier, puis Aristote, Eratosthène, Hipparque, Ptolémée… Dès le VIe siècle av. JC, les savants grecs avaient compris que la Terre est une sphère et non une surface plane. En mathématiciens, ils développèrent les concepts d’équateur, de pôles, de parallèles, de méridiens… Grâce à ce système, il devint théoriquement possible de connaître la position de tout point sur une carte grâce à deux coordonnées exprimées en degrés : la latitude (de 0° à l’équateur à + ou – 90° aux pôles nord et sud) et la longitude (de 180° est à 180° ouest). 

Pour calculer la latitude, pas trop de problème : il suffisait de mesurer la hauteur de certaines étoiles au-dessus de l’horizon, ce que les marins ont d’abord fait à l’estime, puis avec des instruments de plus en plus précis, comme le sextant.

Calculer la longitude s’avérait une autre paire manches… Les savants finissent par s’entendre sur une méthode : déterminer la différence entre l’heure solaire locale et l’heure solaire d’un méridien « origine » (celui de Rhodes ou d’Alexandrie, par exemple). Le problème, c’est que pendant des siècles, aucun instrument n’est assez précis  pour garder l’heure solaire du point départ. Le sablier ? Pas suffisamment fiable, et il faut le retourner souvent. L’horloge à ressort ou à mécanisme pendulaire? Pas assez précise ou trop sensible… Or une erreur d’une minute (1/60e de degré), peut entraîner une déviation de pratiquement 28km!

En 1714, le Parlement anglais décide d’activer le mouvement en votant le Longitud Act. Un prix de 20 000 livres sterling est offert à qui saura concevoir  un instrument de mesure du temps assez fiable et pratique pour garder l’heure à bord d’un bâtiment en mer. L’horloger autodidacte John Harrison tente sa chance. Entre 1735 et 1759, il réalise quatre chronomètres de marine  : H1, H2, H3, H4. Equipé d’un balancier rapide contrôlé par un ressort spiral et testé sur une traversée aller-retour entre l’Angleterre et la Jamaïque, son dernier prototype finit par remporter le concours.

En 1883, la Grande Bretagne décrète que le méridien passant par l’Observatoire royal de Greenwich, près de Londres (mais aussi par la France, coup de chance pour nous!) constituera désormais le degré zéro de longitude.  Toutes les horloges du pays sont synchronisées sur l’heure moyenne de ce lieu emblématique. Suivant son exemple, d’autres pays mettent à leur tour en place des heures locales normalisées. Depuis 1884, la fameuse GMT ou Greenwich Meantime est devenu le temps universel : c’est à partir de là qu’on a calculé les fuseaux horaires du monde entier. Un petit truc qui, mine de rien, a révolutionné les échanges internationaux… et remis les pendules à l’heure pour tous les voyageurs du monde.

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