Un jour indécis se lève sur Luang Prabang, l’ancienne capitale du petit royaume du Laos. De la rivière Nam Kahn, monte une brume légère, que la chaleur dissipera bientôt. Silhouette menue, un moine traverse le pont vers la rive en face, où sont les jardins du temple. Quand la mousson reviendra, en juin, cet éphémère échafaudage de bambou sera balayé comme un fétu par les eaux devenues grosses. Les gens d’ici ont l’habitude, ils reconstruiront le pont. Dans notre imaginaire, d’autres chemins aquatiques se dessinent. Là le lent va-et-vient des felouques baladant les touristes sur le Nil. Ici le traversier du Léman reliant Suisse et France. L’eau, c’est le passage vers ailleurs.