PROVENCE
Vignes et oliviers, villages perchés, auberges de pays, pistes balisées… A 4 heures de TGV de Paris, le Luberon est la destination parfaite pour se remettre au vélo (classique ou à assistance électrique). C’est parti pour une boucle de 160 km au départ de Cavaillon, testée avec les copains.
4 heures de TGV depuis Paris, avec correspondance à Nîmes, et on débarque avec nos petits sacs à dos à Cavaillon, sous le soleil de juin. On a réservé nos vélos chez Vélo Cyclix Luberon, à 10 mn à pied de la gare. Des VTC hybrides Trek pour les gars, un vélo électrique pour moi, pas folle la guêpe! Ouf, tout rentre dans les sacoches!
Petite mise en jambes de 6 km pour rallier le Mas de Cheval Blanc, notre première étape. Déco balinaise et piscine côté jardin… Le lendemain matin, nos vélos piaffent comme des petits chevaux. Enfin c’est juste une image!
Premier carrefour à la sortie de Cheval Blanc, premier doute sur la route à prendre. Merci les GPS des portables!
Le début du parcours longe le Canal de Carpentras, alimenté par la Durance. Inauguré en 1860, il assure l’irrigation des champs alentours. On s’arrête pour dire bonjour aux moutons. En toile de fond, la forêt des cèdres du Luberon.
Autour de Mérindol, la Provence commence à se ressembler, on pédale entre les oliviers et les vignes. Et si on s’arrêtait prendre une bouteille de rosé pour l’apéro de ce soir au Château de la Verrerie, cultivé en bio?
Pourquoi un chemin des Huguenots ici? C’est la minute historique de Pascale… De 1460 à 1560, des milliers de paysans venus du Piémont italien, de religion protestante, s’installèrent en Luberon pour cultiver les terres souvent délaissées après la guerre de Cent ans. Leur vie paisible n’eut qu’un temps, car l’Eglise catholique et le royaume de France multiplièrent les persécutions contre ces Huguenots (ou Vaudois), considérés comme hérétiques. Au printemps 1545, le tristement célèbre massacre de Mérindol fit 3000 morts parmi la communauté protestante de la région. Un prélude provençal aux guerres de religion, qui mirent le royaume à feu et à sang durant presque 40 ans, de 1562 à 1595, date de la signature de l’édit de Nantes…
Y’a plus qu’à se poser pour le dîner à La Table de Margot, une bonneterie reconvertie en resto de village à Lauris. Miam!
Après une nuit et un petit déjeuner côté jardin à La Bastide Neuve du Claut, à Lauris, il est temps de repartir. Juste le temps de clipser les sacoches sur les vélos!
La croquignolette place Jean Moulin à Puyvert. La fontaine glougloute juste à côté pour ceux qui veulent se rafraîchir.
Entre Puyvert et Lourmarin, le Luberon fait son show en cinémascope. On n’est pas bien, là?
Bienvenue à Cucuron, 2000 habitants, 300 jours de soleil par an. Le village tient son nom de sa situation géographique, sur deux mamelons (cuc, en celte). Pour ceux qui ne se lassent pas des épidémies, c’est ici qu’a été tourné « Le Hussard sur le Toit », le film de Jean-Paul Rappeneau adapté du roman de Jean Giono. Une petite vue sympa sur l’église Notre Dame de Beaulieu, fondée au XIIIe siècle.
Grâce aux 3 niveaux d’assistance électrique de mon vélo, je peux doser mes efforts dans les côtes. C’est du sport avec le plaisir. Les copains ricanent quand je les double, mais j’assume!
Ciel d’orage sur le village fortifié de la Bastide des Jourdans, perché à 428 mètres d’altitude. Son château, fondé au XIIIe siècle, était autrefois un poste de péage sur la route de Forcalquier à Aix-en-Provence. Pour visiter l’église médiévale (à gauche), on demande la clé à Nicole de la Bastide. Son atelier de poterie et sa maison d’hôtes sont juste derrière.
Faute de temps, on a décidé de couper par la montagne entre La Bastide des Jourdans et St Martin de Castillon. Les copains tirent la langue dans la montée. Moi je bénis toujours mon assistance électrique. En les attendant au col du Vallat de Pissaire, je photographie les petites fleurs encore toutes mouillées de la pluie nocturne.
Nouvelle grimpette jusqu’à Castellet, son église du XVe siècle, sa fontaine-lavoir, ses roucoulis de tourterelles…
L’âne du Castellet nous salue dans la descente.
Perché à 486 mètres, face au Grand Luberon, Saint Martin de Castillon compte 781 habitants. Le village a gardé son allure médiévale, avec ses ruelles caladées bordées de hautes maisons paysannes. Le hub local? Le Bar de la Fontaine, un vrai bistrot de pays, où locaux et touristes se retrouvent pour déguster salades gourmandes, pizzas « maison » et plats du jour.
Rose trémière et porte de grange à Castellet.
Retour au hameau de la Magdeleine, au pied de St Martin de Castillon par la piste cyclable qui longe le Calavon. Option 1 : une trempette dans la rivière. Option 2 : piquer une tête dans la piscine de l’hôtel-restaurant Lou Caleu, notre escale (gourmande) du soir.
Arrivée à Joucas, encore un petit village perché pétri d’histoire. Autrefois occupé par une large communauté de Vaudois protestants, il a été plusieurs fois déserté pendant les guerres de religion… On pose les vélos pour se balader dans les ruelles caladées et admirer la vue sur les vignobles et les ocres de Roussillon, au loin.
L’entrée de l’atelier de sculpture de Myeke Heybroek et Ulysse Plaud. Installés depuis 2003 à Joucas, ce couple d’artistes nomades (elle est née à Stockholm, lui à à Aix-en-Provence) a peuplé le village de sculptures en bois et en pierre, inspirées de la Grèce antique.
Une maison du village, entre chèvrefeuille, jasmin et hortensias.
Vignobles au pied de la falaise de la Madeleine à Lioux. Longue de 7 km et haute de 80 mètres, cette masse calcaire, formée entre -40 et – 25 millions d’années, résulte d’une faille dans les Monts de Vaucluse. C’est aussi un vrai nichoir à hirondelles!
La factrice relève le courrier à la mairie de Lioux. Le beau vélo rouge d’Hervé au premier plan.
Il est pas mignon, notre gîte au Lou Mas Li Pitchoun de Gordes? Fils d’agriculteurs, Alain a transformé la ferme de ses parents en havre familial, avec piscine-jacuzzi, terrain de pétanques et enclos pour les dindons. En plus, il livre le pain et les croissants frais au petit dej’!
Une petite balade à Gordes pour s’échauffer…
… et on reprend la route à coups de pédales! Blottie au pied des Monts de Vaucluse, l’église de Saint-Pantaléon (Sant Pantali en provençal) remonte au XIe siècle. A ses pieds, une nécropole rupestre abrite des tombes sculptées à même la roche, certaines toutes petites. C’est, je l’apprendrai plus tard, un modèle de sanctuaire « à répit » : selon la croyance populaire, on offrait ici un abri aux enfants morts-nés avant de les baptiser. Ils pouvaient ainsi entrer au paradis au lieu d’errer éternellement dans les limbes, privés de la vision de Dieu…
Clin d’oeil à Alphonse Daudet près de Goult : le Moulin de la Badelle prend la pose au milieu des vignes. Construit en 1846 et entièrement restauré, il est devenu maison d’hôtes de charme. Mais il gardé intact son mécanisme.
Vélos
François et Hervé ont opté pour des VTC Trek 7.3 27 vitesses/3 plateaux. Pascale pour un VAE (vélo à assistance électrique) 9 vitesses/1 plateau avec batterie de 400 W, autonome 40 km et rechargeable sur prise. Chez Cyclix Cavaillon, tous les modèles sont fournis avec sacoche avant, porte carte, kit de réparation, porte-bidon et sacoches 2 X 25 litres en option.
Vêtements & divers
2 shorts, un pantalon de rando, 2 paires de tennis, 3 ou 4 tee-shirts techniques, une polaire, un vêtement de pluie, une tenue pour le soir. Buff ou casquette, crème solaire, matériel photo avec batteries de recharge, barres de céréales.
Train Paris-Cavaillon via Nîmes sur Oui SNCF.
Vélo Loisir Provence propose un site complet, avec cartes, propositions d’itinéraires, adresses d’hébergements et de loueurs et circuits accompagnés, pour ceux qui préfèrent.
Utiles aussi pour préparer son voyage : les sites Destination Luberon, Parc naturel régional du Luberon et Vaucluse Provence.
Vélo électrique ou pas? Tout dépend des objectifs! Les sportifs qui n’ont pas pas peur de pédaler sec dans les côtes (et il y en a!) optent pour des VTC multi-vitesses classiques. Le VAE ou vélo à assistance électrique est une excellente option pour ceux qui préfèrent doser leurs efforts et profiter des paysages.