Le Clos de la Loutre dans le Berry

Mon test Maison d’hôtes

Nous voilà à 300 km au sud de Paris, dans le Berry. Et plus exactement près du village de Loye-sur-Arnon, dans le Cher. C’est là qu’a poussé le Clos de la Loutre, une collection d’hébergements insolites blottis en pleine nature, sur un domaine forestier de 500 hectares de bois et d’étangs. J’ai testé pour vous la cabane sur l’eau! 

Les hébergements

C’est en l’honneur des loutres que Marie Grenet, qui est aussi médecin pédiatre et militante active du plan national Loutre d’Europe (Lutra lutra), a baptisé le domaine, exploité par son mari forestier. Le Clos de la Loutre abrite deux jolies cabanes flottantes amarrées sur l’étang de Bornacq, un petit chalet + une roulotte installés dans des clairières proches de l’étang, deux chambres et une suite d’hôtes côté longère berrichonne. Tous les hébergements sont loin les uns des autres, donc on ne se dérange pas. Marie ou Agnès, son aide de camp, accueillent leurs hôtes à l’entrée du domaine et leur remettent un petit livret plein d’explications utiles avant le départ pour l’aventure. Pas la peine de partir avec des réserves de nourriture : le petit déjeuner, livré à domicile, est inclus dans le tarif, on peut aussi commander son dîner du soir…

J’ai testé la cabane Mijbil, le nom de la loutre qui a inspiré au naturaliste anglais Gavin Maxwell le livre pour enfants “Mes Amis les Loutres” (Ring of bright Water). Première surprise : je la rejoins à bord d’un des canots mis à disposition à l’embarcadère de l’étang et c’est moi qui rame! Compter à peu près 15 mn pour le voyage – plus si vous avancez en zig zag. 😉 Ca met tout de suite dans l’ambiance! A l’arrivée, je n’oublie pas de bien accrocher la barque au ponton de la cabane : elle peut resservir… 

Là, je découvre mon royaume : environ 50 m2 au beau milieu de l’eau, avec vue sur la forêt. La cabane est à croquer, avec son grand lit à moustiquaire, ses deux banquettes, son petit poële en métal et son coin bureau. Elle peut accueillir jusqu’à 4 personnes (ex : maman, papa, les enfants). Elle abrite une mini-salle de bain, avec lavabo et toilettes sèches, mais si on veut, on peut aller se doucher à la longère. Le coin repas est installé sur le ponton, entouré d’un filet de sécurité : une table et des chaises, deux transats en prime pour lézarder. Un vrai rêve de gosse!

La déco (à l’effigie des loutres, forcément) est très sympa et j’ai apprécié les petites attentions comme la bouilloire et le kit café/thé/tisanes, les allumettes pour le feu, la lampe de poche, la bougie anti-moustiques, le système d’éclairage très bien conçu et même la batterie, qui permet de recharger portables et appareils photos. NB : la 4G passe!

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Les repas

Agnès vient livrer le dîner en bateau à moteur, à la tombée du soir. Tout est tenu au chaud dans un sac isotherme, présenté dans un joli panier pique-nique avec assiettes, verres, couverts. Mon menu à moi : salade de crudités, filet de poisson blanc à la crème et aux champignons, crumble de pommes “maison”. Juste un petit regret : un verre de Sancerre bien frais aurait été sympa pour l’apéro sur le pont, pensez à prendre votre bouteille si vous passez! 2 menus au choix à 30 € et 40 €/pers., à réserver 48 h à l’avance.

Le lendemain matin, même service impeccable au petit déjeuner (inclus dans le tarif du séjour), qui comprend viennoiseries, baguette fraîche, beurre, confitures, yaourts, café ou thé. Les canards connaissent visiblement les horaires et je partage quelques morceaux de pain avec eux. C’est Byzance ici!

L’expérience

J’ai adoré me balader en barque et voir le coucher du soleil sur l’étang. Les bouleaux se miraient sous le ciel rosissant. Et sur le pont de ma cabane, je me sentais tout sauf seule car le spot est sacrément animé le soir! En cette fin août, c’était un vrai concert : les canards cols verts s’ébrouaient, les grenouilles coassaient, les carpes bondissaient, le brame d’un cerf montait de la forêt toute proche et – il faut bien un bémol –  les moustiques zinzinabulaient. J’ai aussi eu le droit à une visite insolite : deux petites têtes hirsutes glissant entre les nénuphars qui ont replongé aussitôt. Loutres ou ragondins? Impossible de trancher dans l’obscurité. 

Les loutres sont difficiles à observer, m’a expliqué Marie au retour, car elles sont farouches et surtout actives au crépuscule. Mais on a repéré leur présence sur le domaine grâce aux fèces qu’elles déposent autour de l’étang. Il semble être devenu une de leurs zones de pêche et c’est tant mieux!” Rappelons que ces petits mustélidés, gourmands en poissons, ont longtemps été chassés pour leur fourrure. Ils sont aujourd’hui protégés et réapparaissent peu à peu dans les lacs et rivières de France.

Un conseil quand même : allumer la bougie à la citronnelle sur le pont à l’heure du dîner et bien border sa moustiquaire avant de s’endormir. Sinon, c’est la guerre!

Le coucher de soleil sur la cabane du voisin.

Celle-là n’est pas de moi, sorry! Photo Wikipedia.

A découvrir pas loin…

Le Clos de la Loutre offre une escale sympa à proximité de deux endroits que j’adore dans le Berry : les Jardins du Prieuré d’Orsan à Maisonnais (à 22 km) et la Maison George Sand à Vic-Nohant (46 km).

Pour découvrir mes jardins “coup de coeur” dans le Berry, lisez mon portfolio Berry/4 jardins et un p’tit village.

L’art du plessage dans les allées du Prieuré d’Orsan.

Chez la bonne dame de Nohant.

Fenêtre sur le paradis à Orsan.

George Sand à la une du Journal Illustré.

Infos

Lors de mon passage, la cabane flottante était proposée à 154 € la nuit pour 2, petits déjeuners inclus (+ 44 €/pers. supplémentaire). Dîner en option à partir de 30 €/pers. Le Clos de la Loutre propose aussi des balades en forêt et du matériel pour la pêche aux carpes en No kill (27 € la journée, gratuit -10 ans). 

Vous trouverez plein d’autres idées de séjours, de visites et d’activités sur le site Berry Province, qui m’a aidée à organiser ce reportage.  

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