Le château de Blois

Façades d’Histoire

Demeures d’Histoire

DANS LA COUR D’HONNEUR DU CHÂTEAU DE BLOIS, LE GOTHIQUE, LA RENAISSANCE ET LE CLASSIQUE SE FONT FACE COMME POUR DÉFIER LE TEMPS. TROIS MAGISTRALES FAÇADES DERRIÈRE LESQUELLES DES ROIS ET DES REINES ONT ECRIT NOTRE HISTOIRE.

Lorsqu’en 1429, Jeanne d’Arc fait bénir son étendard dans la chapelle Saint-Sauveur de la vieille forteresse de Blois, la fin du Moyen âge n’est pas loin. Avec lui s’achève le temps des châteaux-forts. La citadelle, qui surplombe La Loire, appartient aux ducs d’Orléans. Ducs, ils ne le resteront pas longtemps. En 1498, à la faveur de la mort de son cousin Charles VIII, Louis II d’Orléans devient roi de France sous le nom de Louis XII et profite de l’occasion pour épouser la femme de son prédécesseur, Anne de Bretagne.

Ensemble, ils transforment l’ancienne citadelle, la débarrassent de ses atours guerriers et austères pour en faire une luxueuse résidence royale. La guerre de Cent ans n’est plus qu’un souvenir, partout les villes se reconstruisent et les châteaux deviennent des lieux de prestige et de plaisir. C’est l’époque du gothique flamboyant. Mêlant les influences nordiques et italiennes, la façade de briques rouge et noire aux chaînages en pierre blanche s’orne de lucarnes à pinacles, de culs de lampes travaillés. Les colonnes du portique soutiennent des rinceaux où s’entrecroisent putti, dauphins et candélabres.

« Tout de neuf et tant somptueux que bien sembloit œuvre de roy » écrivit le chroniqueur royal Jean d’Auton. Dans leur château de Blois, Louis XII et sa femme mènent grand train, recevant avec faste les dignitaires mais aussi les poètes, humanistes et historiographes. Nouveautés de l’époque, les souverains font aménager au pied de leur château de vastes jardins, lieux de promenade et de distractions. Aujourd’hui, seule en subsiste l’Orangerie, la plus ancienne attestée de France, devenue restaurant.

Le 9 janvier 1514 après avoir été deux fois reine, Anne de Bretagne s’éteint à l’âge de 36 ans en son château de Blois.

VISITE DU CHÂTEAU DE BLOIS POUR LES ENFANTS

Cherche et trouve, Jeu des 7 erreurs, Cadavre exquis, Memory… Les aventuriers en herbe guident toute la famille à travers un parcours en 12 étapes pour découvrir le Château royal de Blois. Chaque aventure, pilotée par un compagnon de visite personnalisé en début de visite, incite les enfants à scruter les moindres détails.

La Chambre du roi, repensée par Felix Duban. Fut-elle le décor de l’assassinat des ducs de Guise, dont les portraits figurent en bonne place ?

Sans descendance masculine, Louis XII donne le comté de Blois à sa fille Claude de France et la marie à son cousin et héritier du royaume, François 1er.
Dès 1516, le jeune roi entreprend de moderniser la place.
Le château de Blois sera pour ce souverain le premier de nombreux chantiers.  L’ampleur de la façade, l’utilisation d’un appareil uniquement en pierre de taille, le soin apporté aux décors et à l’escalier, qui se déploie comme un balcon d’apparat posent les fondations de la Renaissance à la française.  Le jeune couple passe alors la majorité de son temps à Blois. La salle du Roy, où François 1er donnait ses audiences et prenait ses repas, a conservé deux majestueuses cheminées qui portent les emblèmes royaux, la salamandre pour lui, l’hermine pour elle. Mais le bonheur n’a qu’un temps. Après avoir mis au monde 7 enfants, la reine meurt, en son château de Blois, à l’âge de 24 ans.

Henri II – monté sur le trône à la suite de la mort de son père François 1er – et sa femme Catherine de Médicis apprécient la douceur ligérienne. Et si la cour est itinérante, le Palais royal de Blois reste l’un de leur lieu préféré de villégiature. Leur fils Henri III ne profite guère de cette douceur blésoise. Les guerres de religions ensanglantent le royaume, Paris gronde, les grands camps nobiliaires s’affrontent dans une lutte fratricide pour le pouvoir.

Jean-Philippe Noël et un maki

Le mot de Jean-Philippe

"Découvrir le château de Blois, c'est entrer de plain pied dans le monde de la Renaissance. Mais c'est aussi découvrir le formidable travail de Félix Durban qui fut son restaurateur au XIXe siècle"

En octobre 1588, dans la grande salle du château, (vestige du palais gothique, elle est l’une des plus grandes et des plus anciennes salles seigneuriales conservées), le roi convoque la noblesse aux États généraux. Parmi l’assemblée, la puissante ligue catholique menée par le non moins puissant Henri de Guise s’est jurée de détrôner le roi et de s’opposer farouchement à la nomination du Huguenot Henri de Navarre comme héritier du trône de France. Le 23 décembre 1588, au petit matin, Henri III convoque le duc dans ses appartements, non sans avoir posté sur son parcours plusieurs de ses « Quarante-cinq », gentilshommes gascons qui composent sa garde personnelle… Les corps d’Henri de Guise et de son frère, le cardinal de Guise, assassiné le lendemain, sont brûlés, dit-on, dans les cheminées du château ! 

Le 5 janvier 1589, la reine mère, Catherine de Médicis s’éteint, en son château de Blois, à l’âge de 69 ans.

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L’escalier de l’aile François 1er abrite une vis centrale, autant fait pour voir que pour être vu.

La Salamandre, emblème de François 1er, est partout présente.

La statue equestre de Louis XII, copie datée du XIXe

Le couronnement d’Henri IV marque la fin du règne des Valois. Blois perd son rang de maison royale. Une dernière reine y inscrira un épisode rocambolesque. Exilée et proscrite dans ce château de province par son fils le jeune Louis XIII,  la reine Marie de Médicis s’enfuit par la fenêtre de sa chambre en se servant d’une corde à nœuds… Fils de Marie de Médicis et cadet de Louis XIII, Gaston d’Orléans reçoit en apanage et à l’occasion de son mariage avec Mademoiselle de Montpensier, le duché d’Orléans et le comté de Blois. Celui qui se voulait roi va combler ses rêves de grandeur en se faisant bâtir un château digne de son rang. Il veut remplacer tous les vieux bâtiments pour créer quelque chose de résolument moderne. François Mansart, précurseur du style classique, lui propose un bel hôtel particulier avec un corps central flanqué de deux ailes où se mêlent lignes sobres, formes à l’Antique, régularité et symétrie. Après trois ans de travaux et faute d’argent, les entrepreneurs cessent le chantier du jour au lendemain. Seule l’aile centrale voit le jour. Le palais reste une coquille vide dont l’escalier d’honneur est un chef-d’œuvre de l’architecture classique. Il s’élève sous une double coupole ornée de compartiments sculptés de trophées à l’Antique, de masques et de feuillages et est éclairé par de larges ouvertures au second étage.  Le duc n’habitera jamais son « aile ». Se résignant à vivre dans celle de François 1er, il y meurt le 2 février 1660.  

Le château de Blois tombe alors pour plus d’un siècle dans une triste torpeur, devenant après la Révolution place de garnison.  En 1840, quand il est classé sur la première liste des monuments historiques, l’architecte Félix Duban est désigné pour le restaurer. Ce chef de fil du Romantisme va alors recréer, du sol au plafond, les décors d’un monde de la Renaissance tel qu’il se rêvait à la fin du XIXe.

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Mesurant 30 mètres sur 20, cette salle seigneuriale est la plus grande conservée en France. Des analyses datent sa charpente autour de 1214.

Le château de Blois - Nouvelle édition -

Le petit guide Le château de Blois est le complément indispensable à votre visite. Les Editions du Patrimoine viennent de rééditer une version actualisée. Collection Itinéraire.

Le château en réalité augmentée

Dans un parcours de visite ponctué de reconstitutions historiques fondées sur des récits d’époques ou des supports iconographiques datant du 16e et du 17e siècle, l’HistoPad offre une véritable immersion dans le passé, les décors, les usages, la vie des souverains et de leurs cours. Outil révolutionnaire, il permet aux visiteurs de revivre, de s’approprier l’architecture du château, de « découvrir tous les invisibles », d’interagir avec tous les visibles et d’être acteur de leur visite.

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