Voyage Grand format
ENGLOUTIE PAR LES EAUX DU LAC NASSER EN 1970, LA NUBIE DÉVOILE SES TEMPLES MIRACULÉS ET SES DÉSERTS INFINIS AU RYTHME D’UNE CROISIÈRE AU LUXE NOSTALGIQUE.
C’est l’heure où le soleil descend sur Assouan. De la terrasse du Old Cataract Hotel, mythique palace construit à la fin du XIXe siècle, le show peut commencer. Voiles gonflées par la brise, les felouques entament leur lent ballet sur le Nil. Bord à bord, elles glissent sur les eaux moirées du fleuve, louvoyant entre les îlots de sable et les roselières peuplées de hérons. Ici, à l’extrême sud de l’Egypte, le temps semble s’écouler plus doucement qu’au Caire ou à Louxor. On prend le temps de tout. Se balader dans la palmeraie de l’île Eléphantine et découvrir le nilomètre qui indiquait le niveau des crues dans l’Antiquité. Flâner dans le souk pour dénicher une fouta en coton doux, une théière en cuivre. Se perdre dans les salles du beau musée de la Nubie. Puis on rejoint en felouque l’île de Séhel…
Au fil de ses ruelles sablonneuses, s’égrainent de simples demeures de terre crue, coiffées de dômes pour se protéger de la chaleur. Derrière une porte, s’ouvre une cour aux murs badigeonnés de bleu, ornés de fleurs dessinées au pochoir : la maison d’Abdallah, le felouquier, est un havre de paix. Sous les arcades, des tapis colorés, des paniers de palmes tressées. S’asseoir sans façon et boire le brûlant karkadé (thé rouge aux fleurs d’hibiscus séchées)… A la nuit tombée, s’inviter aussi au somptueux « son et lumière » du temple de Philae, sur l’île d’Agilka. On rejoint le site en barque, sous le ciel piqueté d’étoiles, pour écouter l’histoire d’Isis la magicienne qui pleura tant son époux Osiris que ses larmes firent monter les eaux du Nil…
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Avec Les Voyages de Pharaon, spécialiste des croisières culturelles de luxe sur le Nil avec des guides francophones égyptologues.
Au temps des pharaons, Assouan était au carrefour des routes commerciales des royaumes de Haute et de Basse Egypte. Sur les quais de l’île Eléphantine, les caravanes venues de Nubie livraient leur cargaison d’or, d’ivoire et de bois précieux aux navires qui parcouraient le fleuve en aval. Impossible de naviguer plus au sud à cause de furieuses cataractes. Depuis les années 1970, ce ne sont plus les rapides qui bloquent le passage, mais un immense barrage : celui-là même qui a permis de réguler les crues du Nil et a donné naissance au lac Nasser, un des plus grands lacs artificiels du monde : 500 km de long, partagés entre l’Egypte et le Soudan, jusqu’à 80 mètres de fond…
« Au-delà du Nil, sur les rives du lac Nasser, les temples de l’ancien royaume de Nubie se découvrent en toute intimité. Ici, on a les sites pour soi tout seul, ou presque. Entre chaque escale, la navigation permet de prendre la mesure du temps. »
5 bateaux-hôtels naviguent sur cette mer intérieure, dont le MS Kasr Ibrim 5 étoiles. Avec ses cabines lambrissées de loupe d’orme, son restaurant au décor Belle Epoque, son armée de grooms en gilets rayés, son pont-soleil avec piscine, il renoue avec les voyages d’antan.
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Aux côtés du grand temple de Kalabsha, remonté pierre par pierre par les Allemands en 1963, le kiosque de Kertasi a trouvé place sur la rive gauche du lac Nasser, près du haut-barrage d’Assouan. Ses chapiteaux sont dédiés à Hathor, la déesse-vache de la beauté.
Cette croisière offre surtout l’occasion unique de découvrir les 23 monuments de l’ancienne Nubie, sauvés des eaux par la plus incroyable campagne archéologique de tous les temps. Première escale au majestueux temple de Kalabsha, planté à quelques encâblures du barrage. Ce « miraculé » fut découpé en milliers de blocs pour être déplacé par bateau à 50 km de son site originel.
Lentement, le navire glisse dans un paysage lunaire. Sur les rives, les dunes semblent couler des montagnes de diorite noire. Le temps s’étire, rythmé par les histoires de Fikri Kachif, notre guide-conférencier. Il raconte la Nubie de son enfance, les villages semés le long du Nil, les cultures éphémères qui suivaient les crues du fleuve… Puis le grand bouleversement. « De 1956 à 1964, 100 000 Nubiens furent déplacés dans des villes nouvelles surgies du désert, en particulier Kom Ombo» .
Pendant ce temps, un vaste chantier international s’organisa sous l’égide de l’Unesco pour déplacer vingt-trois temples triés sur le volet dans des zones non inondables. Le silence, enfin, s’installa sur la Nubie qui disparut peu à peu sous les eaux du lac Nasser : il mit six ans à se remplir.
Le disque solaire s’éclipse derrière les montagnes à l’approche de Wadi es-Seboua (la vallée des Lions, en arabe). Abandonné aux sables, le petit temple dédié à Ramsès II se dresse au bout de son allée de sphinx. Le clou de la visite ? Les peintures rupestres qui retracent comme une bande dessinée la mythique bataille de Kadesh : le pharaon, immense, pourchasse sur son char les armées hittites, emportant ses prisonniers en les tirant par les cheveux. Mais rien, pas même les exploits du dieu vivant, ne pourrait pertuber le rituel 5 O’clock du Kasr Ibrim : c’est l’heure du thé, et de ces délicieux baklawa fondant de miel, préparés par le maître-queue du bord.
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Soleil couchant sur le petit temple d’Abou Simbel, voué au culte de Néfertari. L’épouse de Ramsès II y est représentée sous les traits de la déesse de la beauté Hathor.
Penché au bastingage, on laisse vagabonder son imagination face aux courbes du désert. A chaque escale, on joue les explorateurs. Embarquement en chaloupe pour Amada, le doyen des temples de Nubie, restauré par l’égyptologue française Christiane Desroches Noblecourt. Encadré de montagnes, le site est superbe. Et si l’extérieur ne révèle qu’un amas de briques en terre, l’intérieur recèle des fresques aux couleurs intactes, préservées par les sables. Elles ont pourtant près de 3500 ans ! Munis de lampes de poche, les passagers du Kasr Ibrim contemplent la barque sacrée de pharaon, chargée de présents aux dieux : peaux de léopards, jarres d’huiles parfumée, fleurs de lotus…
Il faut encore naviguer toute une nuit avant de passer le rocher de Kasr Ibrim, dernier vestige des forteresses qui gardaient la route commerciale jusqu’à Khartoum, dans l’actuel Soudan. Bientôt, le lac s’élargit et ses rives se diluent dans les brumes de chaleur. Au loin, une montagne se détache. Plus large, plus haute que les autres, elle attire l’œil. Abou Simbel ! Plus le navire approche, mieux se dessinent les quatre énormes statues de Ramsès sur son trône, au sourire si indéfinissable. Le Kasr Ibrim accoste aux pieds du pharaon-dieu. Ce soir, son temple – et celui de Nefertari, son épouse favorite- s’entr’ouvriront rien que pour nous, pour un instant d’éternité…
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